Boonen,encore gourmand...

Citation :: Depuis 2004, Tom Boonen a toujours entamé sa saison par - au moins - une victoire d'étape au Tour du Qatar. 2010 n'a pas échappé à la règle et le leader de l'équipe Quick Step a même ajouté à ses deux bouquets sur cette épreuve un succès sur le Tour d'Oman. En résumé : sur la lancée de sa bonne fin d'année 2009, Boonen est affûté. Son secret ? «L'amour du vélo» qu'il avait, un temps, pu perdre, entre excès de pression médiatique et contrôles positifs à la cocaïne, qui l'ont privé des deux derniers Tours.

«Je connais beaucoup de petits coureurs qui ont fait beaucoup plus pour leur sport que des grands.»

«J'arrive à un moment de ma carrière où j'ai déjà beaucoup gagné, explique-t-il dans L'Équipe de ce lundi. Et quand tu gagnes, tout le monde, à l'extérieur et même au sein de l'équipe, trouve ça normal, plus personne n'est vraiment content. Et ça, c'est une catastrophe ! Alors, tu te dis, OK, basta ! Je vais tout recommencer, me remettre en cause.» Et tout recommencer, pour Boonen, cela signifie non seulement gagner une étape du Tour du Qatar mais également enlever une grande classique du printemps, au minimum, une constante également depuis 2004. «Je voudrais faire mes classiques dans la même condition que l'an dernier (victoires à Kuurne-Bruxelles-Kuurne et à Paris-Roubaix, 2e du Grand Prix E3 ndlr). Il y a beaucoup de bons coureurs, les (Fabian) Cancellara, (Filippo) Pozzato, (Alessandro) Ballan, que j'ai vus à Oman. C'est une vrai émulation. Et la concurrence de Philippe Gilbert en Belgique - qui l'avait battu sur Paris Tours ndlr - constitue une motivation supplémentaire.»
Le chrono des JO 2012 en point de mire

En revanche, le record de quatre victoires de Roger De Vlaeminck sur Paris-Roubaix ne constitue pas, lui, une "motivation supplémentaire". «Je n'ai jamais vu courir De Vlaeminck. Et puis, je n'ai pas d'idole dans le cyclisme. Et ce n'est pas parce que tu es un grand coureur que tu es digne d'admiration. Je connais beaucoup de petits coureurs qui ont fait beaucoup plus pour leur sport que des grands.» Pas d'idole donc, mais des objectifs bien précis, assez éloignés du sprint, où «la suprématie de Cavendish» constitue le «grand problème».

Pas d'idole donc, mais quelques objectifs bien précis, assez éloignés du sprint, où «la suprématie de Cavendish» constitue le «grand problème». Non, le Boonen nouveau, qui fêtera ses 30 ans en fin de saison, entend «se mettre sérieusement au contre-la-montre». Ce n'est pas une surprise tant le Belge a fait étalage de ses progrès sur le dernier Tour d'Espagne (2e, à 9" sur le chrono d'ouverture (4,5 km), 11e à 1'03"sur le chrono de Valence (30 km), les deux remportés par Cancellara. «En Belgique, il n'y a pas de spécialite et j'aimerais être sélectionné pour les JO de Londres en 2012 sur la route et le chrono.» Outre cette ambition de briller en chrono, le Belge a également coché l'étape du Tour de Bruxelles et le Mondial de Melbourne. Il n'y a plus de doute à avoir, Boonen est(encore) de retour.